Panique chez les Mynus
Poster un commentaire28 octobre 2016 par nouvellesrepliques
Artistes : Coline Bouvarel, Cécilia Schneider
Metteur en scène : Coline Bouvarel
« L’intelligence ne grandit et ne porte de fruits que dans la joie. » Simone Weil
Ce serait extraordinaire au théâtre si on pouvait parler aux personnages et s’ils pouvaient nous répondre ! Alors certes l’auteur ne serait pas content puisqu’on ajouterait du texte qui ne serait pas de lui et le metteur en scène non plus car le rythme du spectacle changerait tous les soirs, il n’y aurait que les comédiens et le public de ravis… Mais, c’est très bien ça, que la salle et la scène passent un bon moment ensemble, non ? J’entends déjà l’auteur et le metteur en scène rétorquer que passer un bon moment c’est bien mais qu’on vient aussi au théâtre pour se questionner et apprendre. Mais si on peut poser des questions aux comédiens et qu’ils peuvent nous répondre c’est encore plus simple de tout comprendre ! Et si en plus on est invités sur scène pour faire des expériences en direct alors c’est encore mieux pour tout retenir ! Qui n’a jamais rêvé d’entrer dans le camion de Fred et Jamy et de se rendre compte que la science c’est pas sorcier ?
Panique chez les Mynus est un spectacle pour jeune public, à partir de 5 ans, porté par deux jeunes comédiennes qui portent avec énergie un théâtre participatif et interactif. Elles embarquent tout le monde, parents et enfants, dans une histoire farfelue et drôlatique parsemée de défis scientifiques. On entre dans une salle enfumée. Une fois installés arrive une jeune chercheuse dynamique heureuse de nous montrer sa dernière invention, une machine à capter tous les sons dans l’univers même ceux émis à des années lumières : Le captocosmo. Une voix forte l’appelle soudainement : c’est le professeur Zygote ! Un mégalomane imbu de ses réussites passées qui prend un malin plaisir à remettre la jeune femme à sa place : « Mlle Touchepas attention ! » par ci et « Mlle Touchepas concentrez-vous ! » par là ! Le duo formé fonctionne à merveille. Le professeur Zygote se révélera être un vrai Capitan, aussi vantard que pleutre, tandis que l’enthousiasme de son assistante et son bon sens en feraient presque une sorte de Brighella. Soudain, Le Captocosmo se met à fonctionner et reçoit un message : la planète des Mynus envoye un SOS. Attention ! Ils n’envoient pas un sauss’ pour l’apéro. Ils ont besoin d’aide, leur roi a disparu ! Pas de panique, nos deux scientifiques ont une devise : « Quand y a un os, y a les Zygos ! » Et nous voilà embarqués dans un vaisseau spatial direction une autre galaxie !
Par des procédés théâtraux qui ont fait leur preuve mais avec peu de moyens on entre dans un univers mirobolant : le mime suffit à nous faire voyager dans l’espace, une voix enregistrée nous permet d’apercevoir les invisibles et minuscules Mynus et des toiles peintes chamarrées plantent le décor ! Sans même s’en rendre compte les enfants apprennent des choses aussi variées que la température qu’il fait dans l’espace, aux alentours de moins 270°c, ou que mélanger du vinaigre et du bicarbonate dégage du dioxyde de carbone. La science devient un jeu. On s’amuse aussi bien avec les matières qu’avec les mots. Quoi de plus poétique qu’un Erlenmeyer ? Autrement plus mystérieux n’est-ce pas qu’une simple bouteille ! Les comédiennes laissent volontiers la parole aux enfants et n’hésitent pas à leur poser des questions ou bien à prendre en compte leurs remarques, ce qui donne lieu à des petits instants d’improvisation savoureux. Les enfants s’investissent très vite et se prennent au jeu : ils aident les deux héros quand ils sont en périls, n’hésitent pas à donner leur opinion quand les deux scientifiques se trompent ou à se montrer courageux pour se prêter devant le public à de nombreuses expériences. C’est un spectacle bien rythmé et qui remplit sa mission : nous plonger un orteil dans la science pour qu’on ait envie de s’y tremper tout entier !
Paul de Damvilliers